Le secret du peintre Ostende : dans la presse

Figaro Madame, septembre 2001

La première fois que la narratrice d’Anne-Constance Vigier a l’idée de venir visiter le vieux peintre Ostende, celui-ci la reçoit un fusil à la main, allant jusqu’à tirer un coup en l’air pour la faire fuir. La jeune femme n’est pas au mieux. Sa relation avec Xavier bat de l’aile. Sa bourse n’a pas été renouvelée mais son directeur de thèse lui a accordé une année supplémentaire pour rendre son travail. Ostende habite très simplement à la campagne avec son chien Balthus. Les draps de son lit sont troués par des brûlures de cigarette ou de pipe. Pis encore, Ostende mange des raviolis à même la boîte en guise de petit déjeuner. Pourtant, pas une seule de ses toiles (proches de celles de Goya) ne se vendrait à moins de cent mille francs. La jeune femme saute dans une guimbarde que son frère a consenti à lui prêter et retourne essayer de percer le mystère du peintre Ostende. “On éprouve toujours le besoin de commettre l’irréparable, me répétais- je aussi jusqu’à l’obsession mais il me fallait aussitôt corriger : ou de le laisser advenir.” Anne-Constance Vigier réussit un livre dense et prenant, une manière de voyage dans la tourmente des êtres.

Alexandre Fillon

Libération, 6 septembre 2001

La jeune fille, le peintre et la mort, le sujet est usé mais ce premier roman le ravive par une écriture impressionniste, toute en touches d’odeurs et d’automne, coin du feu, feuilles froissées, café froid car «depuis le début je n’avais su que collectionner dans le désordre des phrases inutiles, des allusions aux tableaux qui me plaisaient le plus et des citations qui se vidaient de leur sens en se rencontrant.»